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Mettre en place une politique en matière de ménopause au sein de l’entreprise : les points importants

L’impact de la (péri)ménopause sur le travail ne doit pas être sous-estimé. Les femmes qui traversent cette phase de leur vie peuvent ressentir divers symptômes, comme des bouffées de chaleur, de la fatigue, des problèmes de concentration et des sautes d’humeur, qui influencent leurs performances. Intégrée à un politique de bien-être inclusive, une politique en matière de ménopause peut aider à créer un environnement de travail bienveillant, où les femmes se sentent entendues, comprises et soutenues. Il y a cependant plusieurs points à prendre en compte…1,2

Pourquoi une politique en matière de ménopause

La ménopause a un impact significatif sur les femmes actives professionnellement, tant sur le plan physique que mental. Les symptômes peuvent entraîner une baisse de productivité, une hausse de l’absentéisme et même un départ prématuré.3,4,5,6 Pourtant, les recherches menées par la Fawcett Society et d’autres organismes en Grande-Bretagne indiquent que de nombreux employeurs ne prennent encore aucune mesure pour aider leurs collaboratrices ménopausées. Seules 2 femmes sur 10 font état d’une politique mise en place par leur employeur pour les aider à traverser cette période.2 Ce qui est assez interpelant, étant donné que le Royaume-Uni figure parmi les chefs de file de la sensibilisation et encourage activement les entreprises à mettre en place une politique en matière de ménopause… Politique par ailleurs particulièrement utile car elle permet aux femmes de se sentir soutenues, ce qui améliore le bien-être et stimule la productivité et la loyauté.1,3

Qu’est-ce qu’une bonne politique en matière de ménopause ?

Une politique en matière de ménopause doit avant tout viser une culture d’entreprise ouverte et solidaire, où la ménopause n’est pas un sujet tabou. Important : cette politique ne doit jamais être condescendante ou stigmatisante. L’objectif est d’accommoder la situation aux femmes ménopausées sans les traiter différemment de leurs collègues masculins ou plus jeunes. Par exemple en aménageant les conditions de travail afin que les femmes se sentent à l’aise, qu’elles puissent être elles-mêmes et se sentent libres de parler de leurs symptômes.1,7

Les principales actions pour les employeurs 1,8,9

Que peuvent faire les entreprises pour adopter une politique non stigmatisante en matière de ménopause ? Nous abordons ici quelques points d’action :

  1. Flexibilité sur le lieu de travail
    La flexibilité est essentielle pour les femmes (péri)ménopausées qui souffrent de
    fatigue, de bouffées de chaleur ou de troubles du sommeil, par exemple. Des horaires flexibles, des pauses supplémentaires ou la possibilité de travailler à domicile (et de ne pas être physiquement présentes au travail) peuvent les aider à mieux faire face à ces symptômes.
  2. Santé mentale et coaching
    Les femmes ménopausées peuvent bénéficier d’un coaching (individuel) ou d’un
    soutien psychologique, notamment en cas de sautes d’humeur ou de stress. Avoir des interlocuteurs de confiance au sein de l’entreprise peut également aider à soulager la tension mentale.
  3. Information, formation et sensibilisation
    L’organisation de formations, d’ateliers, de séminaires et de séances d’information à l’intention du personnel et des cadres peut contribuer à briser le tabou qui entoure la ménopause. Cela favorise une meilleure compréhension. Les femmes n’ont pas le sentiment d’être isolées et peuvent alors discuter avec leurs supérieurs sans craindre de réactions ou de conséquences négatives. Bref, sensibiliser afin de « normaliser » la ménopause.
  4. Optimisation du lieu de travail
    Pour les femmes souffrant de bouffées de chaleur, un environnement de travail
    confortable n’est pas un luxe. Comme une meilleure ventilation ou un contrôle mieux adapté de la température, un espace calme de repos ou un code vestimentaire ajusté pour plus de confort. De petits détails, somme toute, qui font souvent une grande différence pour la femme et son entourage.
  5. Politique en matière de congé incluant la ménopause
    L’élargissement de la politique de congé pour la santé et le bien-être des femmes
    (péri)ménopausées, y compris la possibilité de prendre des congés pour des rendez-vous médicaux et la récupération liée aux symptômes de la ménopause, peut améliorer de manière significative leur expérience professionnelle. Indiquez
    clairement que les femmes (péri)ménopausées peuvent demander un congé pour
    raison de santé, y compris pour leur santé mentale.

Législation belge et autres initiatives10,11

Et qu’en dit le pouvoir législateur ? En Belgique, le Parlement flamand reconnaît l’impact de la ménopause sur la vie professionnelle et encourage les entreprises à prendre des mesures et à discuter davantage de la ménopause sur le lieu de travail. Aucune loi définitive n’a encore été adoptée, mais cette reconnaissance constitue déjà une avancée importante. Le Sénat belge encourage également les employeurs à prendre des mesures pour améliorer le bien-être des femmes (péri)ménopausées, comme l’introduction d’horaires flexibles et la possibilité de parler de leur situation sur le lieu de travail.

Et cela porte ses fruits. En Belgique, on voit se mettre en place les premières politiques en matière de ménopause au sein de diverses entreprises. Dans un premier temps, ces initiatives ciblent principalement l’information et la sensibilisation des employées (péri)ménopausées, de leurs collègues, des cadres et des responsables RH. Leur objectif est d’ouvrir le dialogue sur le sujet et d’en adoucir l’impact sur le lieu de travail.12

Toutefois, certains experts continuent à soulever des critiques, soulignant qu’en mettant trop l’accent sur la ménopause, les femmes risquent d’être considérées comme plus « vulnérables », ce qui peut les désavantager en termes d’opportunités de carrière. Il est donc crucial que la politique mise en place n’aboutisse pas à une stigmatisation, mais qu’elle améliore l’expérience professionnelle des femmes sans nuire à leurs opportunités de carrière ou leurs performances. Il s’agit de faire en sorte que les femmes se sentent soutenues dans leur situation, et non pas inférieures ou privilégiées. Autant d’observations critiques pertinentespour les entreprises et organisations désireuses de mettre en place une politique viable en matière de ménopause.7,13

En savoir plus sur la ménopause et le travail ? Consultez notre site web pour de plus amples informations.

BE_FR_21935/MAR2025

Sources

  1. ‘Ménopause et travail. Briser les tabous’, Securex (2024)
  2. ‘Menopause and the workplace’, The Fawcett Society, UK, (2022)
  3. ‘Employee Perspectives and Challenges Concerning the Transition of Menopause (EMPACT Menopause) Study’, Society for Women’s Health Research, 2024, consulté le 02/01/2025 ; ‘Menopause Workplace Resource Guide for Women’, Society for Womens’ Health Research (2024)
  4. ‘Enquête RMG/Libelle sur la santé des femmes’, Profacts, 2023
  5. ‘Work outcomes in midlife women: the impact of menopause, work stress and working environment’, C. Hardy et al., Women’s Midlife Health, 2018
  6. ‘Menopause and the workplace: consensus recommendations from The Menopause Society’, The Menopause Society, The Journal of The Menopause Society, 2024
  7. ‘Menopauzebeleid op de werkvloer, baanbrekend of stigmatiserend’, ZigZag HR, 2024
  8. ‘Menopause and the workplace: consensus recommendations from The Menopause Society’, The Journal of The Menopause Society, Vol. 31, No. 9, pp. 741-749, 2024
  9. ‘Making Menopause Work’, The Menopause Society, 2024
  10. ‘Conceptnota voor nieuwe regelgeving van Karin Brouwers, Freya Saeys en Katrien Schryvers over een (peri)menopauzebeleid in Vlaanderen’, Parlement flamand, 2024, consultée le 22/01/2025
  11. Sénat belge (résolution politique en matière de ménopause), consulté via https://www.senate.be/event/20240308-plen5/20240308-plen5_fr.html
  12. ‘Eindelijk aandacht voor de menopauze in het bedrijfsleven’, I. Delva, Second Spring, 2024, consulté le 23/01/2025
  13. ‘De menopauze op de werkvloer, Een extra verlofdag werkt stigmatiserend’, De Tijd, 04/05/2024